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ECONOMIE - AUSTRALIE

L'Australie est le pays de toutes les migrations. Sa nature aride en fait un espace difficile à maîtriser, bien que les exceptionnelles richesses du sous-sol et la réussite de la colonisation agricole et surtout de l'élevage fassent de l'Australie un pays prospère, mais encore trop isolé. Si l'agriculture est l'une des plus performantes du monde, l'économie se trouve en phase instable après avoir souffert de la récession des années 1970 et 1980. L'effondrement du prix des matières premières a entraîné un déficit de la balance commerciale et contribué à la formation d'une dette extérieure élevée.
 
Agriculture
Plus d'un tiers du continent est totalement inexploitable à des fins agricoles ou pastorales, et un autre tiers ne peut être utilisé que dans le cadre de très vastes stations d'élevage extensif; au total, les terres réellement cultivables représentent moins de 10 % du territoire. Toutefois, les pionniers australiens ont su créer, par leur labeur et leur technicité, une agriculture très performante qui produit des excédents considérables. Si le nombre des exploitations agricoles diminue avec le déclin de la population rurale, la productivité tend au contraire à s'accroître et l'agriculture conserve une place primordiale dans le commerce extérieur: elle représentait, en 1989, 37,4 % de la valeur des exportations nationales.
 
Les trois quarts des moutons, des mérinos originaires d'Espagne, produisent une laine fine de qualité. Le dernier quart est constitué de moutons croisés, élevés tant pour la laine que pour la viande. Avec 32,5 % de la laine mondiale, l'Australie est aussi dans ce domaine à la tête des pays producteurs. Plus de 90 % de la production sont destinés à l'exportation. 
 
L'élevage bovin australien, avec 26,9 millions de têtes, est également très productif; la viande de bœuf et de veau est principalement exportée vers les États-Unis et le Japon. 
 
La colonisation des terres agricoles s'est appuyée sur l'avancée du blé vers l'intérieur du continent. Cette céréale représente aujourd'hui entre 60 et 70 % des superficies cultivées. La sélection de variétés résistantes à la sécheresse, la mécanisation, la pratique du dry farming (jachère labourée) ont permis l'extension géographique du blé (12,2 millions d'hectares en 1985). La plus grande partie de la production est exportée vers la Chine, l'Égypte et les pays de l'ex-Union soviétique. 
 
Dans les années 1970, l'Australie est aussi devenue un grand producteur de riz. La récolte est passée de 409.000 t en 1974 à plus d'1 million, grâce à l'extension des périmètres irrigués, en particulier le long du fleuve Murray. La canne à sucre, principalement produite au Queensland depuis 1963, est la grande culture de l'Australie tropicale: 2,5 millions de tonnes de sucre brut ont été exportées en 1986, notamment vers l'Asie et les États-Unis. Cette dernière culture est très mécanisée et atteint des rendements élevés (plus de 8 t/ha). Les cultures fruitières sont en plein essor avec 108.000 ha, dont 64.000 sont consacrés aux vignobles. Les vins australiens, dont la qualité ne cesse de s'améliorer, commencent à connaître un notable succès à l'étranger. Le sud du pays, notamment la vallée de la Barossa, près d'Adélaïde, est l'une des grandes régions vinicoles.
 
Mines et énergie 
Le développement de l'industrie australienne a été favorisé par la fabuleuse richesse du continent en ressources minérales et énergétiques. La ruée vers l'or, dans la seconde moitié du XIXe siècle, a alimenté l'immigration et contribué à l'exploration de l'intérieur. Avec l'épuisement du filon aurifère, la fièvre est retombée, mais les découvertes minières n'ont cessé de se multiplier. L'Australie est devenue l'un des premiers exportateurs de charbon et le sixième producteur mondial avec 198 millions de tonnes, produites pour l'essentiel dans les États de la Nouvelle-Galles du Sud et du Queensland. Les productions de gaz naturel et de pétrole se sont considérablement accrues, au point de satisfaire les besoins nationaux à environ 76 % pour le pétrole raffiné et pratiquement à 100 % pour le gaz de ville. 
 
Les mines de fer à ciel ouvert, découvertes sur le vieux plateau du socle de l'Ouest australien, notamment à Pilbara en bordure de l'océan Indien, sont parmi les plus grandes du monde. L'Australie, premier producteur de bauxite (plus de 38 % de la production mondiale), se classe au deuxième rang pour l'uranium, au troisième pour l'or et au quatrième pour l'extraction de minerai de nickel. Rien ne lui manque, que ce soit le cuivre, les sables minéraux, le zinc, l'étain, le plomb ou l'uranium.
 
Industrie
L'Australie fait un effort considérable depuis la Seconde Guerre mondiale pour développer ses industries de transformation, afin de diversifier son économie, trop dépendante des richesses du secteur primaire. Les produits industriels représentent aujourd'hui 33 % de la valeur des exportations australiennes. Le secteur de l'agroalimentaire constitue la première industrie nationale, tant en termes d'emploi que de chiffre d'affaires, suivi par l'industrie des machines-outils – en particulier agricoles – et des constructions mécaniques. Les industries liées au matériel de transport, à l'automobile, à l'aéronautique et au matériel ferroviaire sont également dynamiques.
 
La jeune industrie australienne reste toutefois handicapée par l'étroitesse du marché intérieur, le coût élevé de la main-d'œuvre et l'éloignement des grands marchés étrangers.
 
Commerce et services 
Environ sept Australiens sur dix sont employés dans les secteurs liés au commerce et aux services. Les deux États les plus peuplés, la Nouvelle-Galles du Sud, avec principalement Sydney, et le Victoria, avec sa capitale Melbourne, dominent l'ensemble des activités tertiaires. À eux deux, ils représentent 55 % du commerce de gros et 75 % des ventes de détail. 
 
L'immensité du pays et la relative dispersion de sa population ont toujours constitué un problème délicat. L'Australie possède 40.478 km de voies de chemin de fer, qui rayonnent pour la plupart vers l'intérieur du pays à partir des principaux ports. Le réseau présente toutefois des problèmes de liaison entre les États, en raison de l'existence d'écartements différents entre les rails. Les voies routières sont bitumées à 70 %, dont 16.000 km d'autoroutes autour de la capitale fédérale et des capitales d'État. 
 
Les transports aériens jouent un rôle essentiel, avec notamment quatre compagnies aériennes. De nombreuses stations d'élevage sont équipées d'un petit avion et d'une piste d'atterrissage. L'Australie compte 7.000 avions de types divers et répertorie 40.000 licences de pilotage. Sur le plan international, la compagnie Qantas, en cours de privatisation, promeut l'image de marque du pays.
 
Tourisme
L'Australie offre une telle variété de paysages sauvages, ou à peine touchés par l'homme, qu'elle attire un grand nombre de visiteurs: près de deux millions chaque année, en provenance principalement des États-Unis, du Japon et de l'Europe. Les centres d'intérêt touristique majeurs sont bien organisés et confortablement équipés, en particulier les stations balnéaires de la Grande Barrière corallienne, les paysages insolites du désert australien, et la ville à fort peuplement aborigène d'Alice Springs. La flamboyante Gold Coast, au sud de Brisbane, est aussi parmi les sites les plus prisés. L'activité touristique est la seconde source de revenus après la laine.
 
Echanges extérieurs 
Avec son intégration dans la CEE, le marché britannique, jusqu'ici largement ouvert aux produits australiens, notamment agricoles, s'est relativement fermé en incitant l'Australie à faire face à un problème de reconversion. Les exportations à destination du Royaume-Uni, qui représentaient 50 % des exportations totales avant la Seconde Guerre mondiale, n'en constituaient plus que 20 % en 1965 et 3,7 % en 1985. En revanche, les relations commerciales avec le Japon, le premier partenaire, et les États-Unis se sont considérablement développées: en 1991-1992, ces deux pays représentaient 36 % des exportations et 41 % des importations australiennes.
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